À LA VERTICALE
Après ce que l’on vient de vivre, tous les trois chacun de notre côté, et si on partait en vacances, ensemble… A la verticale ou presque, allons à Brighton ?
J’ai lu qu’à Brighton les gens sont salés, à cause des vagues, ou des larmes. A chaque fois qu’un cœur se brise, un rocher sort de l’eau : l’année dernière on aurait vu en une nuit dix-sept rochers s’élever vers le ciel ; et la mer a failli déborder à cause des larmes des femmes et des hommes qui croyaient que plus jamais ils ne retomberaient amoureux.
J’ai lu l’annuaire de Brighton, pas en entier, on y trouve dès les premières pages mouillées des chanteuses et des rockeuses, et aussi des robots musique. C’est le pays des dièses, il faut qu’on aille tremper nos pieds, jusqu’au cou. Ensemble, une guitare dans la tête pour oublier ce que l’on vient de vivre, tous les trois chacun de notre côté…
Il paraît qu’on y mange aussi des fraises et des bananes, à la lumière d’une bougie, on se croirait en plein sud. A la verticale de Brighton il y a London, mais c’est à Brighton que l’on va, c’est le sud.
En diagonale il y a Bristol, et après il y a Swansea : la mer du cygne ? Je ne suis jamais allé au Pays de Galles mais j’ai lu l’annuaire, pas en entier, et j’ai compris que c’est le plus blanc des pays, blanc comme un cygne, avec un peu de noir autour des yeux. Un jour j’irai à Swansea, en diagonale, avec un masque qui dessinera les contours de mes pommettes et recouvrira mes sourcils blonds. J’aurai du sel dans les cheveux, à cause des vagues et du temps qui passe.
Mais après ce que l’on a vécu, j’ai dit à Lisa et Malo qu’on allait d’abord à Brighton, pour voir si l’on pouvait retomber amoureux. Ecouter de la musique les pieds jusqu’au cou, pleurer dans la mer et regarder nos rochers s’envoler, à la verticale.
Sevy Naej
10.2017